Violentes, intenses et aux conséquences tragiques, les précipitations qu'a connues la ville de Tanger le 8 février dernier ont coûté la vie à 28 personnes, causé d'énormes dégâts matériels, et soulevé plusieurs interrogations quant à la gestion des catastrophes naturelles au Maroc.
Plus tôt cette année, des pluies torrentielles ont semé le chaos à Casablanca. Les habitants de la capitale économique se sont retrouvés, en l'espace de quelques heures seulement, submergés par les eaux. Ces intempéries ont entraîné des dégâts considérables: maisons vétustes effondrées, véhicules submergés, habitations et locaux commerciaux inondés, et un bilan humain de quatre morts.
Ces inondations éclaires ont relancé le débat sur la gestion des catastrophes naturelles auquel le Maroc est confrontées. A qui incombe la responsabilité? Comment le Maroc s'arme-t-il contre les effets du changement climatique et des catastrophes naturelles?
Inondations: qui est responsable?
Les pluies diluviennes qui se sont abattues dernièrement sur le Maroc ont suscité l'incompréhension et la colère des Marocains et soulevé plusieurs questions: comment se faire indemniser ? et quelles sont les entités responsables des dédommagements ? Selon Hatim Beggar, avocat et conseiller juridique, "c'est la personne physique ou morale, responsable de l'acte ou de la négligence à l'origine du dommage qui en porte la responsabilité et qui doit, par conséquent, indemniser la victime. "Le plus souvent c'est la commune urbaine qui est responsable", précise Hatim Beggar.
Quant aux démarches à suivre pour obtenir une indemnisation, Hatim Beggar, invité de l'émission "Questions Eco" explique que toute personne ayant subi un préjudice a le droit de présenter une requête aux tribunaux compétents, pour un dédommagement. "Il faut prouver ce préjudice via un procès-verbal officiel rédigé par un huissier de justice, ou a travers une expertise via ordonnance du président du tribunal de première instance. Il faut ensuite prouver le lien de cause à effet. Le dédommagement doit être quantifié via une expertise au sein des tribunaux".
Fonds de solidarité contre les évènements catastrophiques
De part sa position géographique, le Maroc est confronté à des risques variés de catastrophes naturelles. Des risques aux dégâts économiques et sociaux lourds.
Depuis des années, le Maroc a commencé à explorer les diverses options de gestion de l’ensemble des risques de catastrophes naturelles auxquels le Royaume est confronté. Ainsi, le Fonds de solidarité contre les évènements catastrophiques (FSEC) a été créé pour permettre l’indemnisation des victimes d’événements catastrophiques ne disposant d’aucune couverture.
Opérationnel depuis le 1er janvier 2020, ce Fonds permettra aux personnes non assurées de disposer d'un minimum d'indemnisation suite aux conséquences des catastrophes, qu'elles soient d'origine naturelle ou humaine. Mais pour que la procédure d’indemnisation soit enclenchée, ces intempéries doivent être qualifiées «d'évènement catastrophique» par arrêté du Chef du gouvernement.
Ce fonds assure un rôle capital et complémentaire à celui des assurances privées en fournissant une indemnisation aux personnes non assurées. Il s’appuie sur des instruments de financement du risque sophistiqués et permet de couvrir les pertes causées par une inondation ou un séisme.
Le 11 janiver 2021, quelques jours après les inondations qu'a connues Casablanca, le FSEC a assuré qu'il le se prépare à remplir pleinement sa mission, au cas où ces intempéries sont qualifiées d'événement catastrophique par arrêt du Chef du gouvernement.
Quelles seront alors les personnes éligibles aux indemnités ?
Il s'agit des :
Catastrophes naturelles: Le Maroc met en place un système de suivi du Plan d'action national
Le 04 février 2021,le ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur, Noureddine Boutayeb, a annoncé la mise en place d'un système de suivi et d'évaluation des différentes étapes de l'état d'avancement et de la mise en œuvre des programmes du Plan d'action national de gestion des risques de catastrophes naturelles. Un système qui vise à évaluer le degré d'efficacité et d'efficience de ces programmes, et à assurer la mise en œuvre optimale des différents programmes de ce plan national, dont un grand nombre de projets connexes a été lancé en vue de la prise en charge efficace des risques naturels qui menacent le pays, notamment les inondations, l'érosion des sols et les tremblements de terre.
Ce plan d'action national (2020-2030) vise à protéger la vie et les biens des citoyens contre les effets des catastrophes naturelles, à réduire la vulnérabilité vis-à-vis des risques de ces catastrophes et à renforcer la capacité de la population pour y faire.
5 axes et 18 programmes:
Ce plan d'action repose sur quatre piliers principaux:
Ce projet de plan d'action est composé de 18 programmes s'inscrivant dans le cadre de cinq axes liés qui concernent: