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Mali: manifestations massives contre les sanctions de la CEDEAO

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vendredi 14 janvier 2022
20:08
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Mali:  manifestations massives contre les sanctions de la CEDEAO
Medi1News avec MAP
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Les Maliens ont participé en grand nombre vendredi à Bamako et dans d'autres régions du pays, à des manifestations dénonçant les sanctions imposées par les pays membres de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) contre le Mali.

Ces manifestations interviennent en réponse à l'appel des autorités de la transition à manifester contre les sanctions sévères imposées par la CEDEAO en raison du retard enregistré dans la tenue des élections au Mali.

Des milliers de Maliens parés aux couleurs nationales vert, jaune et rouge se sont massés dans la capitale sur la place de l'Indépendance pour entendre différents orateurs éreinter l'organisation des Etats ouest-africains (CEDEAO), exalter la souveraineté malienne et exprimer le soutien aux autorités de la transition.

’’Vive Assimi (Goïta), vive Choguel (Maïga), nous les soutenons’’, ’’ceux qui doutaient que la transition (les autorités) est soutenue par le peuple malien ont leur réponse", ont notamment scandé des participants au meeting.

Une grande affluence a été enregistrée aussi à une manifestation similaire à Tombouctou, sur la place Sankoré, rapportent des médias. De même, des images diffusées sur les réseaux sociaux ont montré une foule dense marchant et chantant derrière le drapeau national dans les rues de Kadiolo, frontalière de la Côte d'Ivoire. Scène analogue à Bougouni, également dans le sud.

Les chefs d'Etat et de gouvernement de la CEDEAO, réunis dimanche dernier en Sommet extraordinaire dans la capitale ghanéenne Accra, ont décidé de fermer les frontières avec le Mali au sein de l'espace sous-régional et de suspendre les échanges autres que de produits de première nécessité.

Ils ont aussi décidé de couper les aides financières et de geler les avoirs du Mali à la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO).

Le Mali a, quant à lui, réagi lundi à l'annonce de sanctions "illégales" décidées par les Etats ouest-africains de la CEDEAO en rappelant ses ambassadeurs dans ces pays et en fermant les frontières terrestres et aériennes avec eux.

"Le gouvernement du Mali condamne énergiquement ces sanctions illégales et illégitimes", a indiqué un communiqué du gouvernement malien.

"Le gouvernement du Mali regrette que des organisations sous-régionales ouest-africaines se fassent instrumentaliser par des puissances extra-régionales aux desseins inavoués", a ajouté le communiqué.

La fermeture des frontières de la Cédéao, l'embargo sur les échanges commerciaux (hors produits de première nécessité) et sur les transactions financières ainsi que le gel des avoirs maliens dans les banques ouest-africaines, menacent dangereusement l'économie d'un pays prouvé par les violences et la pandémie.

Des compagnies ouest-africaines ainsi qu'Air France ont également suspendu leurs vols vers Bamako.

"Même si nous regrettons le caractère illégitime, illégal et inhumain de certaines décisions, le Mali reste ouvert au dialogue avec la CEDEAO pour trouver un consensus entre les intérêts supérieurs du peuple malien et le respect des principes fondamentaux de l'organisation", a dit le colonel Goïta dans un discours diffusé lundi soir à la télévision publique, tout en appelant ses compatriotes au calme et à la "résilience" face à cette situation.

"L'heure est au rassemblement de tous les Maliens sans exclusive pour réaffirmer nos positions de principe et défendre notre patrie. Chaque Malienne, chaque Malien où qu’il se trouve, doit se comporter en défenseur des intérêts supérieurs du Mali. Nous mesurons la gravité de la situation", a-t-il affirmé.

Le colonel Goïta, a validé vendredi un "plan de riposte" gouvernemental aux sanctions ouest-africaines, ont indiqué ses services sur Facebook. Le plan a plusieurs composantes, diplomatiques ou économiques, soulignent-ils.

"L'objectif de ce plan n'est pas d'être dans une posture de bras de fer" avec les organisations ouest-africaines, et le Mali reste "ouvert au dialogue", disent-ils.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a réclamé jeudi du gouvernement malien un calendrier électoral "acceptable", rappelant que la Cédéao pourrait alors lever graduellement les sanctions.