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Le retour de l'Amérique sur la scène internationale prendra du temps

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jeudi 25 février 2021
20:20
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La politique étrangère de Biden, definie lors du sommet de Munich sur la sécurité, prendra encore du temps à se mettre en place.

« J’adresse un clair message au monde. L’Amérique est de retour. L’Alliance atlantique est de retour. Et nous ne regarderons pas en arrière, mais en avant. Ensemble ».

Douce musique aux oreilles des alliés européens et autres des Etats-Unis, si malmenés pendant 4 ans par Donald Trump. En s’adressant à eux virtuellement vendredi dernier, Joe Biden, a voulu les rassurer. Mais chat échaudé craint l’eau froide, si les partenaires de Washington ont bien accueilli son message, ils n’en restent pas moins prudents.

Pour les convaincre, les Etats-Unis devront prouver qu’ils sont sérieux dans leur désir de recoller les pots cassés. Les alliés ne doutent pas des bonnes intentions de la nouvelle administration, mais ils savent qu’elle n’est là que temporairement. Ils ne veulent pas se retrouver plus tard dans la position où ils ont été depuis 2016, si Donald Trump ou quelqu’un de semblable revient au pouvoir.

Ils ne veulent plus donc mettre tous leurs œufs dans le même panier pour assurer leur avenir.

Il y a tout de même pas mal de domaines dans lesquels une coopération est possible. Le désarmement nucléaire en est un. Joe Biden qui n’a pas fait d’amabilités à Poutine lors de leur entretien téléphonique n’en a pas mois prolongé pour cinq nouvelles années le nouveau traité START qui limite le nombre d’armes nucléaires que les Etats-Unis et la Russie peuvent avoir. C’est dans ce souci que les Etats-Unis seraient prêts à reprendre les discussions avec le P5+1 sur le programme iranien. Un geste à l’égard des Européens qui essaient de sauver l’accord.

Dans son discours au sommet de Munich, Joe Biden a mentionné l’Afghanistan qui risque de redevenir un sanctuaire pour les terroristes si les troupes américaines se retirent en mai, la lutte contre le groupe Etat islamique, le maintien des forces américaines en Allemagne, la nécessite d’une alliance atlantique forte pour combattre les efforts de Poutine pour la diviser, la préparation d’une compétition stratégique de long terme avec la Chine.

Le président américain a aussi annoncé une contribution de 4 milliards de dollars au COVAX, le programme de distribution de vaccins anti-Covid aux pays en développement. Sur le climat, il a souligné la détermination des Etats-Unis de jouer un rôle prépondérant pour réduire les émissions de carbone. Il va tenir à Washington un sommet sur le sujet le 22 avril, la journée de la Terre.

Il a également beaucoup insisté sur le besoin de défendre la démocratie attaquée de toutes parts, y compris aux Etats-Unis. Oui, Joe Biden souhaite voir les Etats-Unis reprendre leur leadership mondial, mais tant que la pandémie n’aura pas été vaincue, et que l’économie ne se sera pas redressée, le monde pourrait bien faire antichambre.