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La Tunisie s'attend à un rythme annuel de croissance de son PIB de 3 à 3,25 % en 2021 et 2022 (OCDE)

Economie
mercredi 02 juin 2021
13:32
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La Tunisie s'attend à un rythme annuel de croissance de son PIB de 3 à 3,25 % en 2021 et 2022 (OCDE)
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Le PIB de la Tunisie devrait croître à un rythme annuel de 3 à 3,25 % en 2021 et 2022, selon l'Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE).

"Après une forte contraction en 2020, le PIB de la Tunisie devrait croître à un rythme annuel de 3 à 3,25 % en 2021 et 2022", a précisé l'OCDE dans une note sur les perspectives économiques consacrée à la Tunisie.

La même source a relevé qu'alors que l'économie tunisienne avait enregistré un solide rebond au troisième trimestre 2020, le durcissement des mesures d'endiguement de l'épidémie à la suite d'une augmentation du nombre de cas d'infection, a particulièrement affecté les secteurs de services à forte intensité de main-d'œuvre.

"L'ampleur du chômage pèsera sur les revenus des ménages, freinant la consommation privée", soulignent les auteurs du rapport, qui font remarquer que la confiance des investisseurs reste faible en l'absence de progrès importants sur le front des réformes structurelles et des incertitudes entourant le financement du déficit budgétaire, qui a atteint un niveau élevé.

Toutefois, précise encore le rapport, "le retrait progressif par les principaux partenaires commerciaux de la Tunisie, des mesures de freinage de l'épidémie stimulera les exportations de marchandises, mais la persistance des risques sanitaires continuera à peser sur l'activité touristique et la création d'emplois, jusqu'à ce que les vaccins soient massivement déployés, à la fois en Tunisie et chez ses grands partenaires commerciaux".

Selon l'OCDE, la politique monétaire de la Tunisie devrait rester accommodante si l'inflation demeure modérée.

Dans ce sens, l'organisation estime qu'une meilleure efficience des dépenses publiques au travers notamment d'une réforme de l'emploi public et des entreprises publiques, du retrait graduel des subventions à l'énergie qui ont un caractère régressif, d'une réduction des exonérations d'impôt et d'une amélioration du recouvrement de l'impôt, assurerait une marge de manœuvre budgétaire et un soutien mieux ciblé à destination des ménages fragiles et des investissements publics dans les infrastructures, l'éducation et la santé.

Pour l'OCDE, la lenteur du déploiement de la vaccination et la nécessité en découlant de maintenir les restrictions de déplacement au second semestre de 2021, vont brider l'activité dans les secteurs de services à forte intensité de main-d'œuvre.

L'augmentation du nombre de faillites d'entreprises, au fur et à mesure de la suppression des aides, va maintenir le chômage à un niveau élevé, pesant de ce fait sur le revenu des ménages et freinant la consommation privée.

La note souligne que malgré l'incertitude qui entoure le climat politique qui freine l'investissement privé, les grandes réformes structurelles devraient toutefois progresser quelque peu du fait du dialogue amorcé récemment avec les partenaires sociaux, tandis que la confiance des investisseurs devrait se redresser graduellement vers la fin de 2021.

"Une amélioration de la situation sanitaire chez les principaux partenaires commerciaux de la Tunisie soutiendra les exportations de biens et de services au cours du second semestre 2021 et redressera lentement l'emploi et la consommation privée, notamment, avec la levée progressive des restrictions", lit-on dans ce document.

Il ajoute que compte tenu d'une demande intérieure en demi-teinte et d'un chômage élevé, les tensions inflationnistes resteront contenues, mais devraient s'exacerber en 2022, sous l'effet de la reprise et de la réduction des subventions à la consommation d'énergie.

Et de préciser qu'abstraction faite de la situation sanitaire, la montée des tensions politiques et des troubles sociaux, fait planer un risque sérieux sur la reprise.

"Etant donné les besoins de financement, estimés à quelque 18 % du PIB en 2021, un plan à moyen terme crédible de réduction du déficit budgétaire, ainsi que des progrès dans le domaine des réformes structurelles, ont une importance fondamentale pour éviter toute nouvelle détérioration de la confiance des investisseurs et pour permettre aux bailleurs de fonds multilatéraux d'aider le pays à refinancer une dette publique élevée", recommandent les auteurs du rapport.

Ils mettent en garde "qu'un relèvement des taux d'intérêt plus rapide que prévu dans les pays avancés pourrait déclencher des sorties de capitaux du pays et une forte dépréciation de la monnaie nationale, accentuant le risque d'un défaut de remboursement de la dette souveraine et d'une crise financière".