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41 millions de personnes exposées à un risque imminent de famine

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mardi 22 juin 2021
18:16
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41 millions de personnes exposées à un risque imminent de famine
Medi1News + MAP
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Environ 41 millions de personnes sont désormais exposées à un risque imminent de famine dans le monde, en l'absence de financement urgent et d’accès humanitaire immédiat, a averti mardi le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM).

La famine - déjà présente dans quatre pays (Éthiopie, à Madagascar, au Soudan du Sud et au Yémen) - pourrait devenir une réalité pour des millions d’autres personnes dans le monde, indique un communiqué rendant compte des travaux du Conseil d’administration de l’agence onusienne à Rome.

«Je tiens à souligner à quel point la situation est mauvaise. Aujourd’hui, 41 millions de personnes frappent littéralement à la porte de la famine», a déclaré le directeur exécutif du PAM, David Beasley, devant le Conseil d’administration de l’agence.

«J’ai le cœur brisé par ce à quoi nous sommes confrontés en 2021 », a-t-il dit, détaillant le sort de ces millions de personnes, qui « frappent littéralement à la porte de la famine».

«Si vous regardez les chiffres, c’est tout simplement tragique - ce sont de vraies personnes avec de vrais noms. Je suis extrêmement préoccupé», a-t-il averti.

En attendant, des évaluations récentes montrent que 584.000 personnes connaissent déjà des conditions proches de la famine en Éthiopie, à Madagascar, au Soudan du Sud et au Yémen, note le PAM, affirmant que cette situation de « catastrophe » communément appelée phase 5 est la plus élevée sur l’échelle à cinq niveaux du cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC).

D’après la même source, le Nigéria et le Burkina Faso sont également particulièrement préoccupants car ils ont connu ces derniers mois des poches de ce niveau préoccupant.

En 2011, 260.000 personnes sont mortes de faim en Somalie. Et le temps que la famine soit effectivement déclarée, la moitié de ce nombre était déjà morte. «Nous ne pouvons pas débattre des chiffres alors que les gens ont besoin de notre aide maintenant», a fait valoir Beasley.

Pour l’agence onusienne, le prix à payer pour éviter un tel scénario est un financement d’environ 6 milliards de dollars. «Nous avons besoin de fonds et nous en avons besoin maintenant», a prévenu Beasley.

Plus largement, l’agence onusienne estime que les conflits, le changement climatique et les chocs économiques sont à l’origine des hausses de la faim. Dans le même temps, les pressions sur la sécurité alimentaire sont aggravées par la flambée des prix des denrées alimentaires de base cette année.

Les prix mondiaux du maïs ont grimpé de près de 90% en glissement annuel, tandis que les prix du blé ont augmenté de près de 30% sur la même période. Dans de nombreux pays, la dépréciation de la monnaie ajoute à ces pressions et fait grimper les prix encore plus haut, fait remarquer la même source, notant que cette situation alimente à son tour l’insécurité alimentaire dans des pays tels que le Liban, le Nigéria, le Soudan, le Venezuela et le Zimbabwe.