Afrique du Sud: 15 morts dans des violences raciales

Quinze personnes ont été tuées en Afrique du Sud suite à des tensions raciales qui se sont déclenchées à cause des violences et des pillages que connait le pays depuis une semaine, a révélé jeudi le ministre de la Police, Bheki Cele.

Les tensions dans la province du KwaZulu-Natal, notamment au Nord de la ville de Durban, ont pris «une sérieuse connotation raciale», a déclaré M. Cele, notant que les victimes ont été tuées dans le cadre d'affrontements entre des citoyens noirs et des membres de la communauté indienne sud-africaine.

Il a précisé que «ces tensions semblent être alimentées par certains résidents armés qui ont formé des groupes d'autodéfense pour protéger les propriétés privées et les magasins contre le pillage».

«Cette situation constituera un problème à moyen et long terme et nous devons déployer tous nos efforts pour y remédier. Nous ne pouvons pas tolérer ces tensions raciales qui ont été observées dans cette zone», a-t-il poursuivi.

Il a également signalé qu'après plusieurs rapports d'attaques à caractère racial, des membres du Service de police sud-africain (Saps) et de la Force de défense nationale sud-africaine (SANDF) ont été déployés dans la zone à prédominance indienne.

Secouée depuis plusieurs jours par une vague de violences inédites, l'Afrique du Sud compte des pertes estimées à des milliards de dollars en raison des pillages qui se poursuivent depuis l'incarcération de l'ex-président Jacob Zuma. La Cour constitutionnelle l'avait condamné, fin juin, à une peine de 15 mois de prison pour outrage à la justice.

De grandes villes comme Johannesburg, Durban et Pietermaritzburg continuent d'être ravagées par des violences et des actes criminels qui ont pris racine dans la province du KwaZulu-Natal, puis se sont étendues vers d'autres régions du pays, notamment Gauteng, considérée comme la province la plus peuplée.

Les tensions se sont exacerbées depuis vendredi dernier avec des centaines de manifestants bloquant les routes nationales et les autoroutes, pillant les magasins et les centres commerciaux, incendiant des camions et des voitures et détruisant les biens publics et privés.

Dans ce contexte de troubles, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a ordonné le déploiement de l'armée, mettant en garde que le pays est confronté à un risque majeur d'insécurité alimentaire et à une pénurie des médicaments à cause des actes de violence et de vandalisme.