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Banque mondiale: d'ici 2050, le nombre de déplacés internes pourrait atteindre 216 millions

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lundi 13 septembre 2021
15:56
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Banque mondiale: d'ici 2050, le nombre de déplacés internes pourrait atteindre 216 millions
Medi1News + MAP
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Le changement climatique, devenu un facteur de migration de plus en plus important, pourrait contraindre 216 millions de personnes dans six régions du monde à se déplacer à l'intérieur de leur pays d'ici 2050, estime la Banque mondiale dans un rapport publié lundi.

Il y a trois ans, le premier rapport Groundswell de la Banque mondiale prévoyait que le changement climatique pourrait conduire 143 millions de personnes dans trois régions du monde (Asie du Sud, Amérique latine et Afrique subsaharienne) à migrer à l'intérieur de leur pays d’ici 2050.

Dans la nouvelle version de ce document, la Banque mondiale ajoute trois autres régions, à savoir l’Afrique du Nord, l’Asie de l’Est et le Pacifique, et l’Europe de l’Est et l’Asie centrale, pour parvenir à une estimation mondiale de 216 millions de migrants climatiques environ d’ici 2050 dans les six régions.

"Il est important de noter que cette projection n’est pas figée", a indiqué le vice-président du développement durable à la Banque mondiale, Juergen Voegele, cité dans le rapport.

"Si les pays commencent dès maintenant à réduire les gaz à effet de serre, à combler les écarts de développement, à restaurer les écosystèmes vitaux et à aider les gens à s’adapter, les migrations climatiques internes pourraient être réduites jusqu’à concurrence de 80% - à 44 millions de personnes d’ici 2050", a soutenu l’expert de l’organisation basée à Washington.

"Le changement climatique est un puissant moteur de migration interne en raison de son impact sur les moyens de subsistance des populations et de la perte d'habitabilité dans les lieux très exposés", peut-t-on lire dans le rapport.

D'ici 2050, prévient le document, l'Afrique subsaharienne pourrait compter jusqu'à 86 millions de migrants climatiques internes ; l'Asie de l'Est et le Pacifique, 49 millions ; l'Asie du Sud, 40 millions ; l'Afrique du Nord, 19 millions ; l'Amérique latine, 17 millions ; et l'Europe de l'Est et l'Asie centrale, 5 millions.

"Le rapport Groundswell est un rappel brutal du coût humain du changement climatique, en particulier pour les plus pauvres du monde - ceux qui contribuent le moins à ses causes", a souligné M. Voegele.

Selon la BM, les pays doivent faire front ensemble et agir résolument à la fois pour garantir un développement vert, résilient et inclusif, et pour réduire très considérablement les émissions mondiales de gaz à effet de serre, conformément à l’Accord de Paris.

Il est tout aussi essentiel de commencer à planifier, le cas échéant, des migrations climatiques internes méthodiques et bien encadrées, en guise de stratégie d’adaptation efficace qui produirait des effets positifs sur le développement.

"Il est crucial d’agir maintenant sur le triple plan du climat, du développement et des migrations afin d’assurer la réalisation des objectifs de développement durable au cours des 10 prochaines années et parvenir à la prospérité partagée d’ici au milieu du siècle présent et au-delà", relève la même source.