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Le Parti des Travailleurs appelle à "mettre fin à la répression politique" en Algérie

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vendredi 17 septembre 2021
12:06
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Le Parti des Travailleurs appelle à "mettre fin à la répression politique" en Algérie
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Le Parti des Travailleurs (PT), l'une des principales formations de l'opposition en Algérie, a appelé les autorités algériennes à "mettre fin à la répression politique" et à libérer "les détenus politiques et d'opinion et les journalistes emprisonnés à cause de leurs idées et écrits".

Dans un communiqué publié à l'issue de la réunion ordinaire du secrétariat de son bureau politique, le PT s’alarme devant la campagne d’arrestations qui cible les activistes politiques et les journalistes, dont Mohamed Mouloudj, journaliste de "Liberté", interpellé dimanche dernier.

La formation de Louisa Hanoune s’inquiète d’autant que la majorité des interpellations-arrestations sont intervenues dans les wilayas de Tizi Ouzou et de Bejaïa en Kabylie, et que les accusations portées sont "très graves puisqu’elles portent sur rien de moins que l’appartenance à organisation terroriste et à l’atteinte à l’unité nationale".

Dans ce sens, ce parti a tiré la sonnette d'alarme sur le danger que constitue la criminalisation et la judiciarisation de la pensée politique, appelant à la raison dans le traitement des problèmes politiques.

Il faut que "cesse la politique de répression contre des Algériens à cause de publications sur les réseaux sociaux dans lesquelles ils expriment des positions (…) qui restent des idées et des visions politiques qui entrent dans le cadre du débat politique pacifique, seul à même d’isoler toutes les idées extrémistes ou dangereuses", a-t-il insisté.

Le PT a mis en garde aussi contre "le recours à l’amalgame et la généralisation dans la lutte contre le terrorisme", rappelant que "des milliers d’Algériens innocents ont été victimes de ce type de pratiques, ce qui a prolongé la guerre de décomposition".

Il a jugé "irresponsable de procéder à des arrestations à la hussarde et des condamnations irrationnelles".

"L’Etat éclairé, soucieux de l’avenir du pays, et donc de sa stabilité, ne traite pas les problèmes politiques par les moyens sécuritaires, par le recours à la répression tout azimut à l’encontre de ses enfants, mais il cherche les raisons et les racines des problèmes et les traite par le biais de politiques qui assèchent leurs viviers", tranche-t-il encore.

Il a estimé qu'il est "inutile donc de recourir à la politique de la terreur et de l’oppression qui ont plongé dans le chaos plusieurs pays d’Afrique et du Moyen-Orient, et ouvert la voie aux ingérences étrangères".

Concernant les élections locales prévues en novembre, le PT a signalé que le contexte "n’est pas très favorable" pour la tenue d’un scrutin.

Cette échéance constitue "un non-événement" pour la population, considère-t-il, notant que la tenue de ces élections "s’apparente à une fuite en avant qui approfondit la crise politique".

Les priorités se cristallisent plutôt autour de l’effondrement du pouvoir d’achat, de la misère rampante et de la vague des arrestations politiques, a-t-il détaillé.

Du reste, le PT dit constater "un très fort rejet des élections ou, pour le moins, une indifférence sans précédent, bien que tout le monde soit conscient de l’importance des municipalités et assemblées de wilaya", lit-on dans le même communiqué qui critique le plan d’action du gouvernement, dont les "orientations régressives sur le plan socioéconomique" et l’absence de "perspectives réelles en matière de création d’emplois, d’amélioration du pouvoir d’achat et d’impulsion du développement", risquent d’exacerber la crise.

Tout en se déclarant "inquiet" de la dégradation du climat politique et socio-économique du pays, il a invité les autorités à "stopper la descente aux enfers sur le plan social". Dans ce sens, il s'alarme devant ce qu’il qualifie d’"effondrement mortel" du pouvoir d’achat des citoyens.

Pour le PT, aucun produit n’est en réalité épargné par "l’augmentation sauvage et continue" des prix.

La chute du pouvoir d’achat, estime le PT, est de 50% et elle a eu comme conséquence "l’explosion de la mendicité et de la violence urbaine".

"C’est un véritable rouleau compresseur qui massacre chaque jour davantage le niveau de vie de l’écrasante majorité", a-t-il dénoncé.

Citant un certain nombre de facteurs aggravants, comme "le recours au financement non conventionnel", "la dépréciation de la monnaie nationale", "la spéculation sauvage", le PT a mis en garde contre "les impacts de la poursuite de ce cours mortel et qui alimente la colère grandissante chez la majorité du peuple et tire la sonnette d’alarme".