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Macron affiche ses ambitions européennes sur fond de présidentielle

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mercredi 08 décembre 2021
09:31
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Macron affiche ses ambitions européennes sur fond de présidentielle
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Emmanuel Macron présente jeudi ses priorités pour la présidence française du Conseil de l'Union européenne qui, en démarrant le 1er janvier, va percuter de plein fouet la campagne pour la présidentielle en France.

Au cours de cette conférence de presse, prévue à 16H00 au palais présidentiel de l'Élysée, le chef de l'État français a prévu de se concentrer sur l'Europe. Les journalistes devraient cependant saisir cette rare occasion de l'interroger sur les questions politiques, en particulier sur sa candidature non encore confirmée à la présidentielle qui se tiendra en avril prochain.

"La campagne viendra en temps et en heure", ne cesse de marteler Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, en défendant un chef de l'État "au travail" jusqu'à la fin du quinquennat.

Avant de répondre aux questions, le président Macron expliquera pourquoi il accorde tant d'importance à cette présidence semestrielle tournante des 27, la 13e exercée par la France depuis les années 1950 et la première depuis 2008.

Depuis son élection en 2017, célébrée au son de l'hymne de l'UE, il se pose en chef de file des pro-Européens face aux "nationalistes" et "populistes", vantant les avancées obtenues à 27, comme le plan de relance post-Covid 19 de 750 milliards d'euros adoptés en 2020.

"C'est l'identité d'Emmanuel Macron que personne, à droite comme à gauche, ne peut lui contester et qu'il va porter jusqu'aux élections", affirme un membre de son entourage.

Le chef de l'État a annoncé lundi que les priorités de la présidence française, dite PFUE, tournaient autour de trois axes: "relance, puissance et appartenance".

La relance économique est "nécessaire" en "réponse à la crise" du Covid-19, a-t-il estimé, avant de défendre le besoin de renforcer la puissance de l'UE en la rendant plus autonome, notamment militairement.

Pour lui, "la souveraineté européenne renforce la souveraineté de la France" qui est mieux armée pour défendre ses intérêts dans le monde avec ses 26 partenaires que toute seule.

Il regrette cependant que le "sentiment d'appartenance" des Français à l'UE se soit "étiolé" ces dernières années, notamment parce que "quand les choses deviennent difficiles, on dit : c'est la faute de l'Europe".

Devant la presse, il devrait détailler ses idées pour réformer les accords de Schengen, faire avancer le "paquet climat" avec la taxation carbone, mieux réguler les géants du numérique, harmoniser le salaire minimum et rebâtir "un traité d'amitié avec l'Afrique".

Pour cela, des dizaines de rendez-vous sont prévus, essentiellement sur les trois premiers mois en raison de la présidentielle, dont les deux tours de scrutin sont prévus les 10 et 24 avril.

Ils débuteront par un discours suivi d'un débat au Parlement européen le 19 janvier.

Les marges de manoeuvre françaises seront toutefois limitées car si la présidence tournante permet de donner un élan à certaines priorités, il reste ensuite à construire des consensus à 27, ce qui n'est jamais aisé.

De ce fait, la PFUE "peut demander beaucoup d'énergie" à Emmanuel Macron et au gouvernement dans une période où ils devront déjà gérer les affaires nationales tout en menant campagne, met en garde un responsable de la majorité, qui dit "douter fortement" qu'elle puisse avoir "un impact déterminant" sur l'électorat.

"J'espère que la présidence française ne va pas être un moment de communication de trois mois avant l'élection présidentielle", a averti mardi le président de la commission des Affaires européennes du Sénat Jean-François Rapin, du parti d'opposition Les Républicains (conservateurs).

L'agenda européen d'Emmanuel Macron sera chargé jusqu'à la fin de l'année avec la réception du nouveau chancelier allemand Olaf Scholz, qui fera son premier déplacement international à Paris vendredi. "Les Français sont ravis" car "l'Allemagne est en marche avant la présidence", souligne Pascale Joannin, la directrice générale de la Fondation Robert Schuman.

Lundi, Emmanuel Macron se rendra en Hongrie pour rencontrer notamment le Premier ministre souverainiste Viktor Orban, avant le sommet européen des 16 et 17 décembre.

En attendant, il a préparé sa conférence de presse en échangeant avec les deux têtes de l'UE : la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen lundi, avant un déjeuner jeudi à l'Élysée avec le président du Conseil européen Charles Michel.