Plus de 3.000 migrants tentant de rejoindre l'Europe sont morts en mer l'année dernière, deux fois plus qu'en 2020, a indiqué vendredi l'ONU.
"Sur ce total, 1.924 personnes ont été déclarées mortes ou disparues sur les routes de la Méditerranée centrale et occidentale, tandis que 1.153 autres ont péri ou ont été portées disparues sur la route maritime de l'Afrique du Nord-Ouest vers les îles Canaries", a déclaré une porte-parole de l'agence de l'ONU pour les réfugiés (HCR) à Genève, Shabia Mantoo.
Dans un rapport publié vendredi, le HCR relève notamment que 53.323 personnes sont arrivées par la mer en Italie l'an dernier, soit 83% de plus qu'en 2020, et 23.042 sont arrivées dans les îles Canaries, presque autant qu'en 2020.
Il y a par ailleurs eu une augmentation de 61% des départs en mer depuis la Tunisie l'an dernier par rapport à 2020, et de 150% depuis la Libye. Les départs depuis l'Algérie n'ont en revanche que très légèrement augmenté (+3%).
"Le voyage en mer depuis les Etats côtiers d'Afrique de l'Ouest, tels que le Sénégal et la Mauritanie, et les îles Canaries est long et périlleux et peut durer jusqu'à 10 jours", a souligné la porte-parole du HCR, lors d'un point de presse régulier des agences de l'ONU à Genève
"De nombreux bateaux ont dévié de leur route ou ont disparu sans laisser de traces dans ces eaux", a-t-elle poursuivi.
A noter que la Méditerranée centrale est la route de migration la plus meurtrière au monde, avec plus de 17.000 morts et disparitions enregistrées depuis 2014 par le Projet Migrants Disparus de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).