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CONFINTEA VII: adoption du "Cadre d’action de Marrakech" en faveur de l’éducation des adultes

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vendredi 17 juin 2022
18:13
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CONFINTEA VII: adoption du "Cadre d’action de Marrakech" en faveur de l’éducation des adultes
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"Le Cadre d'Action de Marrakech", un Document de référence en faveur de l'éducation des adultes a été adopté vendredi à Marrakech, au terme des travaux de la 7è Conférence Internationale sur l'Education des Adultes (CONFINTEA VII) à laquelle ont pris part des représentants de 142 États membres de l'UNESCO, des acteurs de la société civile, des partenaires sociaux, des agences des Nations Unies, des agences intergouvernementales, des jeunes et des acteurs du secteur privé.

"Nous adoptons donc le Cadre d'action de Marrakech comme guide des actions que nous engagerons pour mettre à profit le pouvoir transformatif de l'apprentissage et l'éducation des adultes (AEA), dans une perspective d'apprentissage tout au long de la vie et vers la réalisation d’un avenir prometteur de cohésion sociale, d’épanouissement, d’inclusivité et de durabilité pour tous", lit-on dans le document ayant sanctionné les travaux de cette Conférence de trois jours.

Les participants se sont, dans ce cadre, engagés à promouvoir les recommandations du "Cadre d'action de Marrakech" comme partie intégrante du prochain Sommet de la transformation de l'éducation en septembre 2022, rappelant l'importance de ce Cadre, qui servira de document de référence pour ladite Conférence au Sommet.

Dans ce sens, ils ont appelé à adopter une approche fondée sur les droits pour guider la mise en œuvre du présent Cadre de Marrakech, invitant l'UNESCO, en tant que chef de file des Nations Unies pour l'éducation, à soutenir l’adoption de ce Cadre d'action, en coopération avec ses États membres, tout en procédant à des examens réguliers des progrès accomplis.

"Nous nous engageons à faire progresser ce Cadre d'action par le biais de mécanismes pertinents aux niveaux mondial, régional, national et local, en nous appuyant sur l'architecture mondiale de l'ODD4, qui comprend des mécanismes et des plateformes tels que le Rapport mondial sur l’apprentissage et l’éducation des adultes (GRALE). À celui-ci s’ajoutent l'Alliance Mondiale pour le Suivi de l'Apprentissage, l'Alliance Mondiale pour l'Alphabétisation (GAL), le Rapport Mondial de Suivi sur l'Education (GEM), le Comité directeur de haut niveau ODD4-Éducation 2030, le Forum politique de haut niveau sur le développement durable, les travaux des partenaires internationaux, y compris les organisations non gouvernementales, et le suivi au niveau national", ont-ils relevé.

Les participants ont, de même, demandé à l'UNESCO de coordonner, par l'intermédiaire de l'Institut de l'UNESCO pour l'apprentissage tout au long de la vie, un processus de suivi au niveau mondial afin de rendre compte régulièrement des progrès accomplis en matière d'AEA, au moyen d'instruments spécifiques, tels qu’un rapport mondial et un bilan à mi-parcours de la CONFINTEA en 2028, permettant d’évaluer les avancées réalisées.

Ils ont, par ailleurs, recommandé une série d’actions pour un apprentissage et une éducation des adultes au potentiel transformateur, notamment l’établissement des cadres et des dispositifs de gouvernance, le réaménagement des systèmes d’AEA, l’amélioration de la qualité de l’apprentissage, l’accroissement des financements, la promotion de l’inclusion, l’extension des domaines d’apprentissage et le renforcement de la coopération internationale pour l’adoption et le pilotage-suivi.

Ainsi, Ils se sont engagés à accroître le financement public et la mobilisation des ressources pour l'AEA et à empêcher la régression des allocations budgétaires existantes. "En tant que composantes de l'apprentissage tout au long de la vie, l'apprentissage et l'éducation des adultes devraient être financés grâce à la contribution d'une grande diversité de parties prenantes, de divers ministères, des employeurs et d'autres acteurs privés, des gouvernements locaux et des apprenants", ont-ils souligné.

Ils ont fait part également de leur détermination à "augmenter les dépenses publiques d'éducation des adultes en fonction des contextes nationaux, visant à atteindre progressivement les critères de référence internationaux consistant à allouer au moins 4 à 6 % du PIB et/ou au moins 15 à 20 % des dépenses publiques totales à l'éducation".

Ils se sont, en outre, engagés à "placer la diversité, y compris la diversité linguistique, l'inclusion, l’accessibilité et l'équité, au cœur des efforts, en la reconnaissant comme priorité pour accroître l’accès à l’AEA des personnes marginalisées ou défavorisées et des groupes et communautés sous-représentés et vulnérables".

"Il est également impératif que les objectifs d'équité et d'inclusion tiennent particulièrement compte des réalités des peuples autochtones et des responsabilités à leur égard", ont-ils relevé, ajoutant que cet engagement "procède de la réaffirmation de l'éducation en tant que droit humain, qui comprend le droit à la participation conçu comme facteur d'autonomisation et de citoyenneté active et mondiale".

Dans ce sens, ils ont réaffirmé l’importance de mettre en œuvre des systèmes d'information pour l’apprentissage et l’éducation des adultes, qui soient fiables, valides, transparents, accessibles et respectueux de l’égalité entre les genres, faisant savoir que ces systèmes "devront permettre de suivre les progrès accomplis en matière de participation et le maintien des apprenants dans les programmes, en particulier concernant les populations mal desservies, et faciliter l'échange de connaissances entre les institutions gouvernementales et non gouvernementales, les universités, la société civile et, au niveau international, entre les États membres".

Par ailleurs, ils ont réaffirmé que l'AEA est une composante essentielle de l'apprentissage tout au long de la vie et ont constaté que les politiques et les pratiques en la matière s'appliquent à un large éventail d'âges, de niveaux d'éducation, d'espaces et de modalités d'apprentissage.

"Nous reconnaissons que l'apprentissage tout au long de la vie est le moteur d'une société apprenante a différents niveaux, impliquant les individus, familles, organisations, lieux de travail, quartiers, villes et régions", ont-ils souligné, faisant part de leur conviction que l'éducation, y compris l'apprentissage et l'éducation des adultes, "constitue un droit humain, ce qui est essentiel pour comprendre et définir l'éducation comme un effort public et un bien commun, ainsi que le souligne la Commission internationale sur les futurs de l'éducation".

À l'heure où les sociétés sont menacées par la montée du fanatisme et de l'extrémisme violent, la méfiance croissante à l'égard de la science et l'augmentation des inégalités au sein des pays et entre eux, "nous réaffirmons que l'apprentissage et l'éducation des adultes peuvent constituer une réponse politique puissante pour consolider la cohésion sociale, encourager le développement des compétences socio-émotionnelles, garantir la paix, renforcer la démocratie, améliorer la compréhension culturelle, éliminer tous les types de discrimination et promouvoir un vivre ensemble pacifique et une citoyenneté active et globale", lit-on dans le Document.

Co-organisée par le Gouvernement du Royaume du Maroc et l’UNESCO, sous le Haut Patronage du Roi Mohammed VI, cette conférence a réuni les parties prenantes du monde entier en vue de façonner l'avenir de l'apprentissage et de l'éducation des adultes au cours de la prochaine décennie.

Placée sous le thème "l'apprentissage et l'éducation des adultes pour le développement durable : Un agenda transformateur", cette conférence a constitué l'occasion d'examiner les politiques efficaces d’apprentissage et d’éducation des adultes dans une perspective d’apprentissage tout au long de la vie dans des conditions, qui contribuent à la réalisation des Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations-Unies, adoptés en 2015.