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Lusaka: l'Attribution au Rwanda du siège de l'Agence africaine du médicament, une déception et un nouvel échec pour la diplomatie algérienne

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samedi 16 juillet 2022
20:43
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Lusaka: l'Attribution au Rwanda du siège de l'Agence africaine du médicament, une déception et un nouvel échec pour la diplomatie algérienne
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L'attribution au Rwanda par le Conseil exécutif de l'Union africaine (UA) du siège de l’Agence africaine du médicament (AMA) a constitué une déception et un nouvel échec pour la diplomatie algérienne, écrit, samedi, le site sénégalais "Senego", relevant que le vote en faveur de Kigali "traduit, à bien des égards, le rejet des pays africains de l’attitude de ce pays qui s’est refusé d’accepter le verdict objectif de l’équipe d’évaluation relevant de la Commission de l’Union africaine".

Lors de la 41-ème session du Conseil exécutif de l’Union africaine (UA), tenue les 14 et 15 juillet dans la capitale zambienne, Lusaka, les pays africains ont attribué au Rwanda, au terme d’un vote massif, le siège de l’AMA, rapporte le média sénégalais, notant que ce vote a été "une déception pour la diplomatie algérienne qui s’est faite représentée par son chef, Ramtane Lamamara".

"Le vote a, en effet, donné lieu à une déroute de l’Algérie face au Rwanda. Cette situation traduit, à bien des égards, le rejet des pays africains de l’attitude de ce pays qui s’est refusé d’accepter le verdict objectif de l’équipe d’évaluation relevant de la Commission de l’Union africaine. Suite à un processus d’évaluation scientifique, cette équipe avait bel et bien placé le Rwanda en tête de liste des huit candidatures africaines en lice", fait remarquer le site dakarois.

"Le désaveu ainsi constaté de l’Algérie, alors même qu’elle avait tout misé, confirme, également, le recul de sa capacité de mobilisation au sein de l’Union Africaine", relève encore le média.

"Isolé, ce pays n’arrive plus à peser sur la décision souveraine des pays africains malgré son lobbying dans l’enceinte et les couloirs du Conseil Exécutif à Lusaka et, surtout, malgré sa tentative d’intimidation pour amener le Rwanda à lui céder le premier rang du classement, tentative qui a suscité l’étonnement et l’indignation des participants à ce Conseil", martèle le média sénégalais.

"Usant de différents stratagèmes, l’Algérie a essayé d’appuyer son offre pour abriter le siège de l’AMA par la promesse d’une subvention financière d’environ 200 millions de dollars ainsi qu’une prise en charge de l’ensemble des frais pour l’opérationnalisation du siège durant les deux premières années. Néanmoins, cette offre a été ignorée", fait noter la même source.

La publication sénégalaise informe que le ministre algérien "est même allé jusqu’à proposer à la délégation rwandaise le soutien algérien pour attribuer la direction générale de l’AMA au Rwanda en échange de son désistement au profit de la candidature algérienne dans une flagrante violation des principes démocratiques et diplomatiques".

"Pour nombre de diplomates, un tel chantage est clairement + une insulte+ à l’intelligence des représentants des pays africains", dénonce le portail sénégalais.

Il souligne en outre que "la sagesse et les valeurs démocratiques, socles du panafricanisme, ont finalement triomphé", notant que "l'’Algérie et sa diplomatie, son chef en tête, ont essuyé un nouvel échec, cette fois-ci face à une candidature du Rwanda, de loin la meilleure au plan scientifique car immédiatement opérationnelle et plus apte à favoriser le développement escompté de la souveraineté sanitaire du continent africain".

Le média sénégalais rappelle que le projet de création de l’Agence africaine du médicament (AMA) végétait depuis 2009. Entrée en vigueur en novembre dernier, la deuxième agence sanitaire du continent (après le CDC africain) est née d’une initiative conjointe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’Union africaine (UA). Calquée sur le modèle de l’Agence européenne du médicament (EMA), cette nouvelle organisation de l’UA sera chargée d’assurer la disponibilité des médicaments et des vaccins sur le continent africain. Elle devra aussi renforcer la lutte contre les faux médicaments ainsi que les produits médicaux contrefaits ou de qualité douteuse ou inférieure.